C'est sous François ler que la vénerie, dans cette partie de la Picardie, brille de son plus vif éclat... Charmé du site et de l'abondance des animaux, il fait construire vers 1 540 un Château et des communs à Folembray pour y loger sa suite et ses équipages. Incendié en 1552 par les soldats espagnols de Marie d'Autriche, reine de Hongrie et soeur de Charles Quint, il est relevé par Henri II, qui y séjourne avec Diane de Poitiers — leurs chiffres entrelacés se voyaient encore en 1826 sur les ruines de la demeure royale.
Henri IV aime cette résidence et vient s'y reposer auprès de la belle Gabrielle des fatigues du siège de la Fère. Mais entre Henri IV et la Révolution, Folembray et Coucy tombent en ruine. La tourmente révolutionnaire et la dépopulation des bois sont la cause d'une éclipse totale du cerf au profit du loup et du sanglier, qui sèment la frayeur parmi les paysans.
L'équipage du Baron Henri de Poilly de 1848 à 1859
Roger de Chézelles réintroduit le cerf à Coucy.Ancien diplomate, le Baron de Poilly vient en 1845 gérer l’usine de son père à Folembray.
Le Baron Henri de Poilly reprit en 1848 le Vautrait Picard piqu’Hardi avec les frères Chézelles et le Vicomte de Courval, jusqu’en 1853, date à laquelle les Chézelles mettent le Picard piqu’Hardi dans la voie du cerf.
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Le chenil du Tourne-Bride Par la situation dans la basse forêt de Coucy, Folembray se prête admirablement aux chasses à courre. Le Baron Henri de Poilly , qui était Lieutenant de Louveterie, les créa vers 1850 en installant un chenil au Tourne-bride (la maison située sur la route de Chauny, face à l'étang du Vivier.), en vue de chasser le cerf et le sanglier.
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Le vautrait s’interrompit deux ans de 1853 à 1855 ; mais en 1856, il était redevenu l’équipage le plus complet et le mieux tenu de France. L’Empereur l’invita à découpler en Compiègne avant le Vautrait du Franc-Port. Lors du dernier déplacement en Halatte, le chenil de Fleurines fut incendié ; le Baron de Poilly vendit le Vautrait chez Chéri, à MM. de Chézelles à l’Equipage de Baden, en 1860. Quinze chiens (race Anglais) restèrent à Folembray quand, en 1873, son beau-fils, le Comte de Brigode, y remonta un vautrait, puis racheta l’équipage au Vicomte R. de Chézelles dans la voie du cerf.
Tableau du XIX éme Siècles de Charles Olivier de PENNE (1831-1897) : Equipage de Folembray
L'équipage du Comte de Brigode de 1873 à 1935
A la mort du baron de Poilly, Roger de Chezelles a continué à chasser à sa place, et quand celui-ci mit bas en 1873 le Comte de Brigode reprit l'équipage et les forêts.
M. de Brigode abandonne le bouton de son père et prend la hure à devise « La Fole en Bray ». Cet équipage fut de très courte durée ; il chassait à Folembray et Coucy.
Bouton de l'équipage du Comte de Brigode 1872-1914 L’équipage cessant ainsi à Romilly, M. de Brigode abandonne le bouton de son père et prend la hure à devise « La Fole en Braye ». |
Lieu de conservation Senlis au musée de la Vénerie Sujet représenté représentation animalière (tête, sanglier, de profil) ; représentation d'objet (trompe) Millésime création/exécution 1874 , Mesures D. 0,028 m , Inscriptions devise : PICARD PIQU'HARDIPériode utilisation/destination 3e quart 19e siècle ; 4e quart 19e siècle ; 1er quart 20e siècle ; 2e quart 20e siècle La devise: Picard picqu'hardy est également celle de l'équipage du vicomte de Chezelles. |
En 1874, Le Comte de Brigode s’associe au marquis de
Lubersac pour acheter les chiens Chézelles de l’équipage « Picard Piqu’Hardi
». C’est la raison de la création du troisième bouton et l’équipage reprend
la location de Villers-Cotterêts. L’association Brigode-Lubersac dura
jusqu’en 1876.
A cette date le marquis de Lubersac reprend les chiens
et la forêt de Villers-Cotterêts, et le comte de Brigode rachète la meute du
baron A. de Taisne. Avec ce vautrait, il chasse le sanglier en forêt de
Coucy et en Haute-Marne, jusqu’en 1880, chez le baron de Taisne. Celui-ci, à
cette époque, entre comme associé dans l’équipage, qui est mis dans la voie
du cerf. Pour chasser le sanglier, le comte de Brigode doit aller en trouver
jusqu’à Samoussy, Vauclair, Tilloloy, etc.
M. le Comte de Brigode, grand amateur de ce sport et aussi excellent cavalier, les continua. Elles donnèrent lieu, pendant 40 ans, à des réunions brillantes où figuraient les grands noms de l'Armorial de France.
Mr le comte de Brigode chasse le cerf en forêts de Saint Gobain et de Coucy, et va en déplacement à Arc-en-Barrois, dans les forets du prince de Joinville. L'équipage se compose de 64 fox-hounds et bâtard vendéens, et 10 chevaux. Les remontes se sont par l'élevage au chenil de Folembray. Sur cet élevage, on réserve un nombre de chiens suffisants pour maintenir l'effectif de la meute de 50 à 60, et le reste est vendu.
Trois hommes et un valet de chiens servent à l'équipage. Suivent habituellement les chasses : Prince et Princesse de Poix ; Prince de Béthune ; Prince Alphonse de Chimay ; comte et comtesse d'Aramon ; comte Bérold costa de Benuregard ; comte de Bryas , vicomtesse Chandon de Briailles ; M. et Madame Biver ; M. et Madame Koechlin ; MM. Patrice de Lamothe ; de Fay ; Lhotte ; Richard ; de Taisne.
Source provenant Annuaire de la Vénerie Française cinquième année 1897. Annuaire de la Vénerie Française huitième édition 1903 //1904 Hippolyte Pairault
La guerre de 1914-1918 vint détruire, forêts, chiens et mammifères. En relevant les ruines de la Verrerie, M. de Brigode rétablit son chenil où une meute de 80 chiens, environ, est actuellement réunie. Les chasses n'ont plus l'ampleur d'autrefois ; la forêt, saccagée, a été livrée aux bûcherons qui la nettoient. Le cerf est rare, seul le sanglier est revenu rapidement.
L’équipage mis bas en 1935, à la mort du comte de Brigode, et Folembray fut vendu en 1936. Le romancier Paul Vialar s’inspira de cet équipage pour son livre La Grande meute.(On peut le trouver à la bibliothèque de la municipalité.)
Lefort fut piqueur de cet équipage (Comte de Brigode). Les Lefort ont donné une dynastie de plus de cinquante gardes-chasses et piqueurs de 1750 à 1950, dans des prestigieux châteaux d'Ile-de-France : Vaux-le-Vicomte, Chantilly, Saint Germain-Laxis, Grosbois, Champs-sur-Marne ; ou d'autres moins connus : Bourneville, Chatillon-Laborde, Sivry, Combreux, Folembray, Betz... et plus tard dans des fameux équipages comme celui de la duchesse d'Uzès, du prince Berthier de Wagram, du duc de Bourbon, du duc de Choiseul-Praslin... et du comte de Brigode. |
L'équipage de Vernes Pierre (Le Rallye nomade) 1932 à 1990
Le Rallye Nomade fut fondé en 1932 par M. Pierre
Vernes. L'origine de la meute provient de l'Equipage de Bonnelles, M. Vernes
ayant été bouton de la duchesse d'Uzès depuis 1921 jusqu'à la création de
son propre équipage. D'abord sans territoire affecté, l'équipage chasse dans
les forêts de l'Ouest. C'est en 1936, sur les instances du comte de Brigode,
que M. Pierre Vernes arriva en forêt de Saint Gobain, mais, devant le peu
d'animaux qu'il y avait à cette époque dans cette forêt, l'équipage continua
ses pérégrinations en Bercé, Sillé le Guillaume (Sarthe), dans les massifs
d'Orléans, Fontainebleau et Villers-Cotterêts. Pendant la guerre, les chiens
du Rallye Nomade trouvèrent refuge au chenil de M. Loubet à Villers
Cotterêts. Après sa déportation, M. Pierre Vernes reprit en 1945 la
direction de l'Equipage, en association avec M. Antoine Velge et sous la
présidence de M. Henri Turquin.
Au décès de ce dernier, la présidence échoua à M. Gaston Rigot qui eut à son tour pour successeur en 1980, M. Jacques Legras. En mai 1990, M. Pierre Vernes remit le fouet à M. Frédéric Velge.
Création du Rallye Nomade à partir de 1934 ( d'après M. Frédéric Velge en 1993)
Pierre Vernes avait commencé à chasser avec la
Duchesse d’Uzès à Rambouillet en 1922. Le Rouvray, propriété de ses parents,
implantée en plein cœur de la forêt, l’y attirait tout naturellement.
L’équipage de Rambouillet était à l’époque l’équipage le plus prestigieux de
France, grande école pour beaucoup de jeunes veneurs. Rappelons que le Comte de Brigode avait été Maire de
la commune de Folembray pendant 62 ans et qu’il était adoré de ses
administrés de vieille souche autant que détesté par les folembraysiens
importés, tels que les petits bretons « souffleurs de verre » à la verrerie
(le cimetière est plein de noms bretons), et ces bretons, profitant de
l’époque chaude du Front populaire, voulaient en imposer au reste du
village. La saison suivante se passe dans une ambiance assez
animée et 1939 encore plus, puisque la drôle de guerre voit et le Maître et
le piqueux rappelés sous les drapeaux.
Premières chasses d’entraînement en septembre, en Basse Forêt
de Coucy, plus claire et mieux percée que St-Gobain, puis déplacement à
Fontainebleau pendant deux mois, enfin retour à Folembray pour la St-Hubert que
l’on fêtait toujours vers la fin du mois de novembre. Le reste de la saison se
passait à St-Gobain, avec de nombreux et courts déplacements en forêt de
Villers-Cotterêts, à Rambouillet, à Droizelles chez les amis Bacot, en d’autres
lieux aussi, sans compter les innombrables incursions en Ourscamp et Laigue, y
menant des cerfs attaqués en Coucy-Basse. Il y avait à cette époque des Boutons Nomades Fontainebleau et
Coucy, des Nomades Coucy seulement et des Nomades Fontainebleau seulement et
chose étonnante, cela fonctionnait harmonieusement.
Arrivé à Tubingen, avec nos chiens et quelques-uns des
Boutons, Pierre Vernes ayant retrouvé de nombreux amis, officiers des Saphis
comme lui, nous fûmes royalement reçus par le Gouverneur et de nombreux
officiers, très intéressés par l’expérience du lendemain qui consistait à
attaquer un cerf allemand rembuché par un garde allemand, dans une forêt
allemande.
Equipage du Rally Nomade
Georges, Hubert et Gérard Lefort : 3 générations de Piqueur à la St Hubert de l'Eglise de Folembray
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L'équipage de Velge Frédéric (Le Rallye nomade) 1990 à 2002
Tenue du Rallye Nomade | Bouton du Rallye Nomade |
Mr Velge Frédéric décède soudainement en 2002 et M. Yves Compère assisté de Mme Frédéric Velge, reprend le fouet dans la même tradition. M. Cyrille Vernes, petit-fils de M. Pierre Vernes, hérite du fouet en 2005. M. Jacques Legras présente M. Eric Turquin comme successeur et c'est ainsi que les trois familles piliers de l'équipage en 1936, seront de nouveau à la tête de l'équipage qui a fêté au cours de la saison 2005/2006, 70 ans de présence en forêt de Saint Gobain.